Davantage de troubles de l’apprentissage et un plus grand isolement social

Les chiffres du Bureau fédéral du Plan ont déjà montré que les niveaux d’éducation en général ont considérablement baissé à cause de Corona. La perte d’apprentissage est estimée à 53 % des connaissances acquises au cours d’une année scolaire normale, et pour les langues et les sciences, elle est même estimée à 60 %. Une étude de la KU Leuven a également déjà montré que le déficit d’apprentissage est plus important dans les écoles où les enfants ont des parents peu instruits ou viennent de milieux défavorisés.

Les chiffres de la Fondation Pelicano brossent également un tableau sombre : 89 % des partenaires de soins interrogés déclarent que les enfants en situation de vulnérabilité ont souffert d’un déficit d’apprentissage palpable depuis l’arrivée de Corona. Christiaan Hoorne, directeur général de la Fondation Pelicano : “Nos partenaires de soins – qui comprennent le CLB, les enseignants (de soins), les conseils scolaires et les services sociaux – sont proches des enfants et suivent de près leur situation. Depuis près de trois ans, ils observent l’aggravation du déficit d’apprentissage chez les enfants atteints de tristesse. Pour les enfants en situation de vulnérabilité, le problème est encore plus grave : l’enseignement à distance et les règles de quarantaine les ont encore plus enfoncés dans la fracture sociale, car leurs parents (peu instruits) sont souvent incapables de les aider s’ils éprouvent des difficultés avec certains matériels d’apprentissage”.

Les désavantages croissants en matière d’apprentissage creusent également le fossé social avec les pairs. 54 % des partenaires d’assistance constatent un impact négatif sur les résultats scolaires des enfants en situation de pauvreté, ce qui compromet la poursuite de leurs études et leurs possibilités d’emploi à plus long terme. En outre, 69 % des partenaires de soins constatent un plus grand isolement social chez les enfants en situation de vulnérabilité. Le manque de ressources financières les empêche de payer des cours de soutien ou du matériel pédagogique, par exemple.

Christiaan Hoorne de la Fondation Pelicano : “Ce n’est pas parce que les règles de la corona sont très souples à certains moments de la vie, comme c’est le cas aujourd’hui, que la fracture sociale peut simplement se réduire à nouveau. Une fois entré dans le cercle vicieux de la pauvreté, il est très difficile d’en sortir, surtout si les ressources financières sont insuffisantes pour échapper à l’isolement social. Prenons l’exemple d’un repas chaud à l’école ou de l’achat d’un cadeau pour l’anniversaire d’un camarade. Rien de tout cela n’est possible, et l’isolement social crée encore plus de problèmes éducatifs à l’école.”

Réduire la fracture sociale

La Fondation Pelicano se projette déjà dans l’année scolaire prochaine et s’attend à des situations désastreuses, compte tenu de l’augmentation du coût de la vie et de la pénurie aiguë d’enseignants. L’organisation de lutte contre la pauvreté infantile appelle donc les décideurs politiques et les organisations de tutelle des écoles à réfléchir aux moyens de combler le déficit d’apprentissage sans perdre de vue les enfants vulnérables. Christiaan Hoorne, de la Fondation Pelicano, a déclaré : “Nous savons que tous les acteurs de l’éducation sont en difficulté, y compris les enseignants et les directeurs d’école. Pourtant, nous nous sentons obligés de tirer la sonnette d’alarme. Alors que tout ce qui nous entoure devient plus cher et qu’il y a une pénurie d’enseignants, la probabilité d’un soutien supplémentaire abordable pour les familles vulnérables diminue visiblement. Et cela a un impact à long terme sur notre société, non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan social”.